Depuis le début des affrontements au Soudan, le Tchad voit ses frontières franchies par près de 750.000 personnes fuyant les violences. Parmi elles, plus de 173 124 sont des retournés Tchadiens, un chiffre que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoit d’atteindre 240.000 d’ici à la fin de l’année 2024. Cette hausse alarmante est exacerbée par la reprise du conflit au Darfour et la suspension du corridor humanitaire vital entre Adré et le Darfour.
En collaboration avec la Commission nationale d’accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR) et diverses organisations humanitaires, l’OIM a déjà enregistré plus de 118 157 retournés et 365 ressortissants de pays tiers, dont le Soudan du Sud, le Niger et l’Éthiopie, répartis dans 43 localités des provinces du Sila et du Ouaddaï. La coordination entre les autorités locales, les ambassades et les représentations diplomatiques a permis le transfert sécurisé et le retour volontaire de ces ressortissants.
L’OIM, avec l’appui de ses partenaires, a fourni une assistance humanitaire à plus de 113.563 personnes. Cette aide comprend des distributions en espèces à 41.624 individus, des articles non-alimentaires à 47.227 personnes, des services WASH (eau, assainissement et hygiène) à 83.340 individus et des abris pour 21.959 personnes.
Pour répondre aux besoins critiques, l’OIM a mis en place le premier Hub Humanitaire à Farchana, à l’est du Tchad, offrant un espace de travail et de vie pour les agences de l’ONU et les ONG opérant dans la région. La Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM joue un rôle crucial dans la surveillance et l’analyse des flux de déplacements, avec des équipes sur le terrain dans les provinces du Sila et du Ouaddaï pour identifier et enregistrer les ménages vulnérables, y compris ceux nouvellement arrivés ou situés dans des zones reculées.
En tant qu’agence principale pour la réponse humanitaire aux retournés, l’OIM continue de coordonner avec divers partenaires, y compris le HCR, OCHA, l’UNICEF, et plusieurs autres ONG, pour fournir des services vitaux aux populations déplacées. Cette réponse concertée est essentielle pour faire face à cette crise humanitaire grandissante et offrir un soutien indispensable aux retournés dans l’est du Tchad.
Bang-Abalao Bang-né
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