Dès l’attaque qui a coûté la vie à une quarantaine de soldats tchadiens le 27 octobre, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, a pris en main la direction des opérations militaires contre les djihadistes
Si, conformément à la Constitution, le chef de l’Etat avait rangé son treillis militaire au placard pour concourir à la présidentielle de mai dernier, le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno a repris son bâton de commandement dès le lendemain de l’attaque d’une faction de Boko Haram contre une base de l’armée tchadienne dans le Lac Tchad qui a fait une quarantaine de morts, le 27 octobre 2024.
L’initiative de prendre la tête de l’opération Haskanite, a suscité un début de polémique à laquelle le chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby Itno a répondu, jeudi 7 novembre 2024, en expliquant pourquoi il avait pris la tête des opérations.
Dans une interview à la presse présidentielle tchadienne, le Président de la République, Mahamat Idriss Déby a expliqué, jeudi 7 novembre, qu’en tant que soldat, il était de son devoir de prendre personnellement en main le commandement de l’opération « Haskanite » pour être aux côtés de ses hommes, comprendre ce qu’il s’est passé, et lancer la contre-offensive contre les djihadistes à la suite de l’attaque de Boko Haram qui a fait une quarantaine de morts dans les rangs de l’armée tchadienne, le 27 octobre dernier.
« Je sais que pour prendre les bonnes décisions en ce qui concerne la sécurité, il faut être sur le terrain. Je sais aussi que nombre de nos compatriotes s’inquiètent de mon déplacement. A ce propos, je veux simplement leur dire que je suis un homme de foi et que la mort est partout : si ton heure est arrivée, tu ne peux pas t’échapper. Alors autant faire le travail que le peuple tchadien m’a confié », a notamment déclaré le chef de l’Etat.
Pour le spécialiste de Boko Haram Vincent Foucher en revanche, le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, n’avait pas le choix : tout comme son père Idriss Déby Itno, il se devait de réagir après une attaque d’une telle ampleur. « Le régime tchadien est essentiellement issu de l’armée. Son père avait réagi de la même manière en 2020 après la grande attaque lancée par Boko Haram contre Bohoma qui avait fait une centaine de morts au moins chez les soldats tchadiens. Or dans le cas présent, on est sur quelque chose d’aussi important, donc celui-ci doit faire attention à ce qui se passe dans l’armée. Par ailleurs pour lui, se montrer aussi combatif, c’est aussi une manière de renforcer sa légitimité », décrypte Vincent Foucher.
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