A travers des évènements, des manifestations, des campagnes de sensibilisations et des actions de plaidoyer, les 16 jours d’activisme appellent à une prise de conscience collective sur les violences faites aux femmes et la nécessite de renforcer les lois et les politiques publiques en matière de prévention et de prise en charge des victimes
Les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre se déroulent chaque année du 25 au 10 décembre. Cette campagne mondiale vise à sensibiliser et à mobiliser les populations contre les violences faites aux femmes et aux filles. Elle incite les gouvernements, les organisations et les individus à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles.
C’est dans ce contexte que la Ligue tchadienne des droits des femmes a lancé ce lundi 25 novembre 2024, les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre au Cebevirha, à Moursal dans le 6e arrondissement.
Pour la présidente de la Ligue Tchadienne des Droits des Femmes, Ephiphanie Djangrang, la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles est un moment de mobilisation, qui se déroule chaque année, voire un appel puissant à la solidarité, à l’engagement collectif et à l’action pour l’égalité, la dignité et la justice. « Cette année, plus que jamais, notre combat doit être renforcé. C’est donc sous le thème : Riposter et se reconstruire après une violence, que nous entamons cette nouvelle édition de la campagne », dit-elle.
Selon la présidente de la Ligue tchadienne des droits des femmes, de janvier à ce jour, la Ligue a enregistré 224 cas de violences, dont 15 cas de mariages précoces, 20 cas de viols, 75 cas de violences conjugales, 25 cas de harcèlement, 25 cas de déni de ressources, d’opportunités et de services, 22 cas de féminicide, 42 cas d’agression sexuelle, sans oublier les cas de cyberharcèlement. « Ces chiffres tragiques soulignent l’urgence de notre action. Ce thème résonne profondément dans notre réalité ici au Tchad, où les violences faites aux femmes et aux filles constituent un fléau tragique. Mais plus encore, il nous rappelle qu’il ne s’agit pas seulement de dénoncer la violence, mais aussi de donner aux femmes et aux filles les outils nécessaires pour riposter et, surtout, de leur offrir un véritable accompagnement pour se reconstruire après avoir été victimes de violences basées sur le genre », a martelé Ephiphanie Djang-Rang.
En lançant officiellement les activités des 16 jours d’activisme, Fanny D’Or a fait savoir que la violence est une arme dévastatrice, mais elle ne doit pas définir les vies. « Nous, femmes du Tchad, avons le droit de vivre dans la dignité, de reconstruire nos vies après la violence et de revendiquer notre place dans la société. Aujourd’hui, notre message est clair : nous refusons d’être réduites au rôle de victimes. Nous sommes des femmes résilientes, des femmes capables de résister et de se relever, quelles que soient les blessures infligées par la violence. Nous avons toutes le droit à la dignité, à la justice, et à la réparation, et il est plus que temps que ces droits deviennent une réalité tangible pour chaque femme, chaque fille, au Tchad », indique-t-elle.
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