RDC : Vers une révision ou un changement de la Constitution ?
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RDC : Vers une révision ou un changement de la Constitution ?

Lorsque des débats sur la révision de la Constitution sont en cours en République démocratique du Congo, l’Union pour la démocratie et le progrès UDPS demande au président Félix Tshisekedi d’opter pour un changement complet de la loi fondamentale de 2006.

C’est lors d’une rencontre des militants que le Secrétaire Général du parti présidentiel Augustin Kabuya a fait sa demande officielle au président de la RDC.

Le porte-parole du parti a décrit l’actuel texte comme étant une malédiction pour le pays.

De son côté l’opposition se donne pour mission de stopper le régime dans sa tentative de révision ou de changement de la Constitution.

Plusieurs partis autrefois ennemis, s’unissent aujourd’hui pour dénoncer et contrer ce qu’ils considèrent comme étant un coup d’état constitutionnel.

Selon l’UDPS, seul le chef de l’état peut initier un processus de révision ou de changement constitutionnel conformément à l’article 218 du texte.

Le projet de révision constitutionnelle porté par le Président de la République, Félix Tshisekedi, a déclenché une véritable tempête politique en République Démocratique du Congo. Accusé de vouloir s’éterniser au pouvoir, le chef de l’État fait face à une opposition farouche de la part de nombreux acteurs politiques, de la société civile et d’une partie de la population.

Au cœur de la polémique, il y a notamment l’interprétation de l’article 217 de la Constitution. Félix Tshisekedi y voit une possibilité d’abandonner une partie de la souveraineté nationale, ouvrant ainsi la voie à une éventuelle modification des règles électorales. Ses opposants dénoncent une manœuvre politicienne visant à s’accrocher au pouvoir et à bafouer la volonté populaire exprimée lors du référendum de 2006.

Les critiques fustigent un projet qui mettrait en péril la démocratie congolaise, déjà fragilisée par de nombreux défis. Des figures de l’opposition comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga, ainsi que des personnalités de la société civile telles que Denis Mukwege et Jean-Claude Katende, s’unissent pour dénoncer une « dérive autoritaire ».

La population, quant à elle, est appelée à la vigilance face à ce qu’elle considère comme une menace pour l’avenir du pays. Des mouvements citoyens comme la LUCHA organisent des manifestations pour exprimer leur opposition à toute modification de la Constitution.

Le débat sur la modification constitutionnelle en RDC dépasse la simple question institutionnelle. Il met en lumière les tensions entre les aspirations démocratiques d’une population et les ambitions d’un pouvoir en quête de longévité. Félix Tshisekedi, qui avait promis un renouveau démocratique, doit se rappeler que la légitimité d’un dirigeant réside dans sa capacité à répondre aux besoins de son peuple, et non dans la manipulation des textes fondamentaux. Son arrivée au pouvoir est sans doute le fruit de la longue lutte pour la démocratie et l’alternance menée par son feu père, Etienne Tshisekedi. Il a aussi vu comment le peuple s’est opposé au projet de confiscation du pouvoir par Joseph Kabila, lui ouvrant les portes du « Palais de la Nation ». En outre, celui qui a été désigné par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) comme facilitateur de la transition tchadienne devrait plutôt montrer l’exemple et non pousser son pays dans l’abîme. Car son projet risque sans doute de cristalliser les tensions. En effet, face à lui, se dressent l’opposition menée notamment par Moïse Katumbi, Martin Fayulu et d’autres figures ; la société civile avec comme figures de proue la Lucha et Filimbi ainsi que la puissante Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

L’histoire récente de l’Afrique francophone est un rappel poignant : les dirigeants qui privilégient leurs intérêts personnels au détriment de leur peuple finissent souvent par le payer cher. La RDC mérite mieux qu’un débat stérile sur un troisième mandat. Elle mérite des dirigeants qui placent le développement et la dignité de ses citoyens au cœur de leurs préoccupations. La balle est dans le camp de Félix Tshisekedi.

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