Un tribunal kényan a pris une décision importante jeudi en suspendant l’interdiction des manifestations dans le centre de Nairobi, décrétée par la police la veille.
Cette interdiction intervient suite à des manifestations antigouvernementales meurtrières qui ont secoué le pays ces dernières semaines. Depuis la mi-juin, le Kenya est le théâtre de manifestations contre des projets de hausses d’impôts du gouvernement, qui ont finalement été abandonnés. Malheureusement, ces rassemblements ont dégénéré en violences, causant la mort d’au moins 50 personnes selon la Commission nationale des droits de l’homme. Face à cette situation, la police kényane avait décidé d’interdire toute manifestation dans ce quartier pour garantir la sécurité du public. Mais un juge de la Haute Cour de Nairobi a émis une ordonnance conservatoire jeudi pour empêcher l’application de cette interdiction, en attendant une décision finale.
La Cour tiendra une nouvelle audience le 29 juillet pour examiner la situation de manière approfondie. Le président Willam Ruto a tenté de calmer la situation en revenant sur les projets de hausses d’impôts, en limogeant une grande partie de son cabinet et en promettant des coupes dans les budgets gouvernementaux. Malgré ces mesures, les manifestations se sont poursuivies à travers le pays, avec des appels à la démission du président. La police a justifié l’interdiction des manifestations en invoquant des “informations crédibles selon lesquelles des groupes criminels organisés prévoient de tirer profit des manifestations en cours”. Les manifestants, de leur côté, accusent des “voyous” d’avoir infiltré leurs rassemblements pour provoquer des violences. Les groupes de défense des droits humains ont également dénoncé l’usage disproportionné de la force par la police contre les manifestants, rappelant que ces violations des droits humains ne doivent pas rester impunie.
Prosper Ngarwain Deurlem
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