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Favoriser le développement du secteur privé pour attirer plus d’investisseurs étrangers

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The offices of the Caisse Nationale des Prevoyances Sociales, left, the Central Bank of Central African States, center, and the Arch of the Place de la Nation sit on the city skyline in N'Djamena, Chad, on Wednesday, Aug. 16, 2017. African Development Bank and nations signed agreement to finance a project linking the town of Ngouandere in Cameroon and Chad’s capital, N’Djamena, according to statement handed to reporters in Cameroonian capital, Yaounde in July. Photographer: Xaume Olleros/Bloomberg

Pour favoriser le développement du secteur privé, il faut nécessairement procéder par l’amélioration du climat des affaires. Et ce, les autorités tchadiennes ne cessent de déployer des moyens colossaux pour séduire les hommes et femmes d’affaires afin d’investir au Tchad. Mais, les fruits ne tiennent toujours pas la promesse des fleurs. Les raisons sont tellement complexes qu’il est à repenser d’autres.

Il y a quelque mois,plusieurs acteurs économiques nationaux et internationaux, venus de par le monde, échangeaient, dans la capitale tchadienne, sur le climat d’affaires au Tchad. Ceci, avec pour objectifs : faire l’état de lieux et des perspectives. Ces assises, bien des engagements ont été pris pour la relance du secteur privé. Dans les faits, les recommandations peinent à prendre forme. Une interrogation qui taraude l’esprit des Tchadiens est celle de savoir si l’on peut vraiment investir au Tchad ? Difficile de répondre avec exactitude à cette interrogation tout aussi légitime. Cependant, pour les observateurs du monde des affaires, le défi consiste à surmonter les obstacles structurels qui entravent le développement du secteur privé au Tchad.

En effet, un secteur privé dynamique et promettant constitue l’un des principaux piliers du développement économique. Néanmoins, les jeunes entrepreneurs Tchadiens font face à d’importantes contraintes, de divers ordres à savoir une forte présence de l’État dans l’économie et des conditions de concurrence peu équitables, un accès limité au financement, une main d’œuvre locale ayant des compétences limitées, la prévalence de la corruption, des services aux entreprises limités et une bureaucratie peu efficace dans la création des nouvelles entreprises. Dans ces conditions, les petites et moyennes entreprises ne peuvent facilement se développer face aux innombrables conglomérats multisectoriels dans le circuit administratif. Même si dans cette optique, le gouvernement tchadien a conscience de ces défis et enjeux majeurs en commençant à y répondre par la facilitation pour la création des entreprises en leur accordant 5 ans sans payer les taxes fiscales et en réduisant 50% à partir de la 5ème année comme mentionner dans la Loi des Finances 2024. Toutefois, beaucoup reste à faire pour que les entreprises tchadiennes, particulièrement les PME, aient la capacité de se développer et de jouer pleinement leur rôle de créateurs de la richesse.

Disponibiliser de l’énergie pour attirer les investisseurs étrangers

Le secteur énergétique au Tchad chancelle. A y voir comment les actions gouvernementales sont menées pour donner un coup de pouce à ce secteur, il est inimaginable qu’il soit à la traine. Mais, tellement le mal a la peau dure, l’énergie électrique constitue le nœud gordien pour les opérateurs économiques tchadiens qui obligent certains d’entre eux à fermer boutique. Il y a un an, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, indiquait que le taux de couverture est en deçà de 6 % à l’échelle nationale. Bien que ce chiffre paraisse très dérisoire, cela reflète bel et bien la difficulté de la population tchadienne d’avoir accès à l’électricité. Et si l’on veut bien que la machine économique tourne, on doit disponibiliser du carburant.

Mettre en exergue les potentialités économiques du Tchad

L’une des possibilités pour un pays d’attirer des touristes et des hommes d’affaires est de mettre en exergue les potentialités économiques à travers l’organisation des salons, des fora, des sommets, des visites touristiques. D’un point de vue touristique, on pourrait facilement vendre le Tchad par l’exposition des images des sites touristiques tels que le parc de Zakouma, le parc de Manda, les rochers de Dandi, La reine du Guerra, le Lac Léré, les chutes Gauthiot, les montagnes du Tibesti, Les Lac d’Ounianga entre autres lors des rencontres internationales. En sus, présenter les potentialités économiques à l’exemple de la filière coton, bétail et viande, de la riziculture.

Qu’en est-il du Conseil présidentiel pour l’amélioration du climat des affaires au Tchad ?

A lire les bonnes intentions du feu Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno pour la création et la mise en place du Conseil présidentiel pour l’amélioration du climat des affaires au Tchad, courant 2019, impliquant des membres du Gouvernement, le patronat tchadien, les opérateurs économiques ainsi que des experts rompus en la matière, on espérait attirer les investisseurs étrangers à s’installer au Tchad. En sus, inciter les jeunes à créer de la richesse par la création des entreprises. Cependant, rien à cirer.

La vision des autorités tchadiennes à la création du Conseil présidentiel pour l’amélioration du climat des affaires au Tchad

Nous sommes le 02 avril 2017.  Le Maréchal du Tchad, feu Idriss Déby Itno invite les opérateurs économiques tchadiens à Amdjarass, dans sa ville natale, pour passer au crible, l’ensemble de la situation de crise de l’époque, qui a impacté durement le secteur privé, et d’envisager une sortie de crise. Des résolutions issues de ce conclave consistait à redynamiser le secteur privé à travers la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA) pour la relance de l’économie nationale. Le secteur privé dans son ensemble a très bien accueilli cet appel et a promis de faire des propositions réalistes et concrètes dans le but d’apporter sa contribution au redémarrage de l’économie. Du coup, du 02 au 07 octobre 2017, la CCIAMA a organisé la Semaine Nationale pour la Relance de l’Économie. Cette messe des opérateurs économiques a permis d’élaborer des documents à savoir : le document cadre pour faire des Affaires au Tchad, la Charte de déontologie du secteur privé, le Plan d’action comportant 70 points considérés comme des obstacles à lever pour faciliter l’exercice de la fonction d’opérateur privé. C’est à l’issue de cette semaine qu’il a été proposé la création d’un Conseil présidentiel pour suivre l’application des mesures recommandées. Sur le plan technique et méthodologique, le Conseil devra disposer d’un observatoire qui lui fournira tous les indicateurs de suivi de l’évolution de la situation du secteur privé. Ce Conseil sera en sorte un baromètre pour observer les avancées et des points à améliorer. Toutes les recommandations du Forum ont été approuvées par le défunt Maréchal à la clôture de la Semaine nationale de la relance économique. Et ce, instruction a été donnée au Ministre d’État, Ministre Secrétaire Général de la Présidence en son temps de préparer tous les actes officiels devant rendre effective la mise en place desdites instances requises en l’occurrence le CPACAT (Conseil Présidentiel pour l’Amélioration du Climat des Affaires au Tchad et l’OCAT (Observatoire du Climat des Affaires au Tchad). Ainsi, le 1er mars et le 30 septembre 2019, le Président de République, Idriss Déby Itno a signé et a rendu public, les actes promis à l’issue des travaux de la Semaine nationale de la relance économique. Il s’agit de :

  1. Décret N°278/PR/2019 portant création du Conseil Présidentiel pour l’Amélioration du Climat des affaires au Tchad du 1er mars 2019 ;
  2. Décret N° 267/PR/2019 du 1er mars 2019 portant création de l’Observatoire du Climat des Affaires au Tchad ;

Décret N°1600/PR/2019 du 30 septembre 2019 portant rectification des dispositions de l’article 3 du décret 278/PR/2019 du 1er mars 2019, portant création du Conseil Présidentiel pour l’Amélioration du Climat des Affaires au Tchad.

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