Manucure-pédicure : une activité promue par les hommes
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Manucure-pédicure : une activité promue par les hommes

La manucure et la pédicure, des secteurs auparavant dominés par les femmes, voient de plus en plus d’hommes s’y engager. En embellissant les mains et les pieds des dames, ces hommes prennent le contrôle d’un domaine traditionnellement féminin.

Dans la société tchadienne, comme dans de nombreuses autres sociétés à travers le monde, certaines professions sont traditionnellement perçues comme étant plus appropriées pour un genre que pour l’autre, souvent en raison de pratiques culturelles. La manucure et la pédicure sont des exemples typiques de services souvent associés au domaine des femmes, tant en termes de prestataires que de clientèle. La mode actuelle valorise les soins des ongles. Les femmes s’adonnent régulièrement à la manucure et à la pédicure, prenant soin de leurs ongles en les coupant, les limant, les polissant, les colorant et parfois en optant pour des ongles artificiels. Cette pratique est désormais souvent réalisée par des jeunes hommes venus d’autres pays comme le Cameroun,  le Congo Brazzaville, Kinshasa et le Bénin. Ces jeunes ont investi ce secteur porteur pour gagner leur vie, pendant que les jeunes Tchadiens se mobilisent dans des manifestations pour réclamer des emplois dans la fonction publique.

Dans ce domaine, que ce soit les coiffeurs ambulants ou le personnel des salons de beauté, ce sont souvent des étrangers qui prennent les commandes. Ceux qui ne peuvent pas se permettre d’avoir un local fixe travaillent de façon ambulante. Ils se promènent dans les bars, les restaurants pour faire valoir leur talents. M. Francis, un esthéticien que avons rencontré  dans un salon de la place qui s’est reconverti dans ce métier après avoir vendu des chaussures, trouve cette activité plus lucrative. M. David, un autre esthéticien, s’est tourné vers ce métier par nécessité économique après avoir abandonné ses études universitaires en banque et finance.

Les revenus varient selon les demandes de la clientèle, avec des possibilités de gagner entre 50.000 et 100. 000 FCFA par jour, voire plus lors des périodes festives comme le mois de décembre et le mois de mars, où la demande augmente significativement. M. David insiste sur l’importance de bien connaître le métier et d’adopter de bonnes stratégies pour attirer et retenir les clientes;  Malgré les défis, il considère que c’est une profession viable qui permet l’auto-emploi et l’autonomie, à condition de bien se former.

Yasmine Françoise

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